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Boris Ephrussi
Nom Ephrussi
Prénom Boris
Naissance Moscou (Russie) (09 mai 1901)
Décès Gif-sur-Yvette (France) (02 mai 1979)
Sections
Sciences de la vie et de la terre
Statuts et fonctions
Directeur de laboratoire
Direction d'études
Génétique  (septembre 1937 à septembre 1957)
Distinctions
Médaille d'or du CNRS (1968)
Membre de l'Académie des Sciences (1978)
Laboratoire
Laboratoire de Génétique de l'EPHE
Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Accueilli dans le laboratoire de Cytologie de l’EPHE d'Emmanuel Fauré-Frémiet dès ses années de formation, Boris Ephrussi reste vingt ans directeur d'un laboratoire de l’EPHE, de 1937 à 1957. L'École crée pour lui en 1937 le laboratoire de Génétique, théoriquement établi au Collège de France, bien qu’il travaille en fait à l’IBPC. Avec le laboratoire créé à l’ENS pour Georges Teissier cette même année, c’est la première reconnaissance institutionnelle accordée à des généticiens en France, tous deux alors simples assistants à l’université. Son laboratoire sera fermé pendant son exil de 1940 à 1944 du fait des lois de Vichy sur le statut des juifs.

Parcours professionnel hors EPHE

Boris Ephrussi fut un pionnier de la génétique physiologique (appelée aujourd’hui génétique moléculaire), de la génétique du développement, de l’hybridation cellulaire et de la génétique des relations nucléo-cytoplasmiques (interactions noyau-mitochondries). Il fut le premier titulaire d’une chaire de génétique en France (1946).

           

Domaines de recherches

Émigré russe venu en France à 19 ans, il s’initie à l’embryologie sous la direction d’Emmanuel Fauré-Frémiet (1883-1971), professeur au Collège de France et directeur du laboratoire de Cytologie de l’EPHE créé en 1928. Devenu son assistant, Ephrussi s’installe dans des locaux attribués à Fauré-Frémiet à la Fondation Rothschild (Institut de Biologie physico-chimique, ou IBPC). Après sa thèse, suivant le conseil d’André Mayer (Collège de France et EPHE), il obtient une bourse Rockefeller pour s’initier à la génétique de la drosophile aux États-Unis en 1934-1935, successivement avec Thomas H. Morgan au California Institute of Technology et avec Alfred H. Sturtevant à Woods Hole. Il y travaille avec l’Américain George W. Beadle et le Français Jacques Monod, lequel fait alors ses premiers pas en génétique. Puis Ephrussi revient à l’IBPC avec Beadle. Ensemble, ils font des expériences d’un grand retentissement démontant les interactions de développement entre les différents gènes influençant la couleur de l’œil de la drosophile (revenu aux USA, Beadle énoncera en 1941 avec Edward L. Tatum un principe majeur de la génétique moléculaire, la relation "un gène, un enzyme", qui leur vaudra le prix Nobel partagé avec Joshua Lederberg en 1958). Pendant la guerre, les lois de Vichy expulsant les juifs de l’éducation nationale s’appliquent à Ephrussi, qui s’exile aux États-Unis. Après la guerre, Ephrussi revient à l’IBPC avec un crédit de la Fondation Rockefeller, travaillant désormais sur la génétique de la levure. Il découvrira les mutations "petites" affectant la respiration, démontrant l’existence du génome mitochondrial et des interactions nucléo-cytoplasmiques. Sous la conduite du physicien Auger, le ministère de l’éducation nationale oblige les biologistes de la Sorbonne à ouvrir une chaire en génétique. Celle-ci est votée de justesse en 1946 avec l’appui des physiciens et mathématiciens, 46 ans après la redécouverte des loi de Mendel ! Elle ira à Ephrussi, tandis que le CNRS, dirigé par George Teissier, crée trois laboratoires de génétique à Gif-sur-Yvette, dont le principal, attribué à Ephrussi, est consacré à la génétique physiologique et deviendra le CGM (Centre de génétique moléculaire) appelé à être une référence dans l’essor de la génétique en France. Mais Ephrussi ne s’installera à Gif qu’en 1959, pour repartir aux États-Unis de 1962 à 1967.

Publications principales

Ephrussi B. 1932. La Culture des Tissus. Paris. Gauthier-Villars.

Ephrussi B. 1934. The absence of autonomy in the development of the effects of certain deficiencies in Drosophila melanogaster. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 20: 420–23.

Ephrussi B. 1938. Aspects of the physiology of gene action. Am. Nat. 72: 5–23.

Ephrussi B. 1939. Génétique Physiologique. Paris. Hermann.

Ephrussi B. 1950. The interplay of heredity and environment in the synthesis of respiratory enzymes in yeast. Harvey Lect. 46: 45–66.

Ephrussi B. 1951. Remarks on cell heredity. In Genetics in the Twentieth Century, ed. LC Dunn, pp. 241–62. New York: Macmillan.

Ephrussi B. 1953. Nucleo-Cytoplasmic Relations in Microorganisms. Their Bearing on Cell Heredity and Differentiation. Oxford University Press.

Ephrussi B. 1958. The cytoplasm and somatic cell variation. J. Cell. Comp. Phy iol. 52 (Suppl. 1): 35–53.

Ephrussi B. 1972. Hybridization of Somatic Cells. Princeton University Press.

Ephrussi B, Beadle GW. 1935. La transplantation des disques imaginaux chez la Drosophile. CR Acad. Sci. Paris 201: 98– 100.

Ephrussi B, Sorieul S. 1962. Nouvelles observations sur l’hybridation in vitro de cellules de souris. CR Acad. Sci. Paris 254: 181–83

Publications au sujet de la personne

Burian Richard, Gayon Jean et Zallen Doris. 1988. “The singular fate of genetics in the history of French biology, 1900–1940”. J. Hist. Biol. 21:357–402

Burian Richard, Gayon Jean et Zallen Doris. 1991. "Boris Ephrussi and the synthesis of genetics and embryology". Developmental Biology 7: 207-27.

Burian Richard, Gayon Jean et Zallen Doris. 1991. “Boris Ephrussi and the synthesis of genetics and embryology”. In A Conceptual History of Embryology, ed. S Gilbert, pp. 207–27. New York: Plenum

Burian Richard et Gayon Jean. 1992. "Génétique et Recherche Médicale en France : le cas de Boris Ephrussi". Sciences Sociales et Santé, 10: 25–45.

Richard Burian et Gayon Jean. 1999. "The French School of Genetics: From Physiological and Population Genetics to Regulatory Molecular Genetics". Annual Review of Genetics  . 33:313-349.

Gayon Jean. 1994. “Génétique de la pigmentation de l’œil de drosophile: la contribution spécifique de Boris Ephrussi”. Les Sciences Biologiques et Médicales en France, 1920–1950, ed. C Debru, J Gayon, J-F Picard : 9–23. Editions du CNRS, Paris.  

Herschel Roman. 1980. "Boris Ephrussi" Annual Review of Genetics 14: 447-450.

Richard M Burian et Jean Gayon 1999. "The French School of Genetics: From Physiological and Population Genetics to Regulatory Molecular Genetics". Annual Review of Genetics 33 : 313-349

Zallen, Doris et Burian Richard. 1992. "On the beginnings of somatic cell hybridization: Boris Ephrussi and chromosome transplantation." Genetics. 132: 1-8.

Auteur de la notice
Michel Veuille
Mise à jour par
maj Sylvie Demignot le 04 janvier 2020 - 15:59