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Nom Dupront
Prénoms Alphonse, Alfred François
Naissance Condom (26 décembre 1905)
Décès Paris (16 juin 1990)
Sections
Sciences économiques et sociales
Statuts et fonctions
Directeur d'études
Direction d'études
Psychologie collective et histoire de la civilisation européenne  (juillet 1960 à juin 1980)
Distinction Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'honneur (03 juillet 1984)
Origines familiales

Alphonse Dupront est issu d’une famille modeste, originaire de Gascogne. Son père a été d’abord facteur avant de devenir, grâce à la grande qualité de sa calligraphie, greffier au tribunal de Condom ; sa mère est couturière-« tailleuse », ce qui suppose des compétences techniques avérées au-delà du simple savoir-faire transmis par les femmes. Les grands-parents paternels, quant à eux, sont intendants-gardiens d’une propriété aisée. Le grand-père maternel, François Claverie, est cantonnier, puis est passé chef-cantonnier après avoir obtenu une médaille d’honneur pour son travail et son dévouement.

Situation de famille

De son premier mariage, Alphonse Dupront a eu trois enfants : Jacques, Michel et Geneviève.

De son second mariage avec Raymonde Passe, il a eu une fille : Cécile.

Il a été marié en troisième noces avec Monique Ailleret-Dupront.

Études et formations

Élève doué, Alphonse Dupront est remarqué par son instituteur à l’école primaire, qui le pousse dans la voie des études. Choix soutenu par l’abbé Jean-Baptiste Gissot (1877-1968), nommé archiprêtre de Condom le 9 août 1913, avant qu’il ne devînt, le 1er octobre 1927, chanoine titulaire de la cathédrale et directeur des Œuvres diocésaines de Condom. Dupront a toujours gardé reconnaissance à l’abbé Gissot pour l’avoir encouragé à continuer, en tant que boursier, sa scolarité. Encouragements dont les faits ont vérifié le bien-fondé. Une fois obtenu un baccalauréat C, la récente section latin-sciences créée par la réforme de l’enseignement secondaire de 1902, Dupront poursuit ses études en classes préparatoires littéraires à Toulouse. Il est admissible au concours d’entrée de l’École normale supérieure en 1924. Très classiquement, Dupront décide de redoubler sa khâgne à Paris l’année suivante. Élève au lycée Henri-IV, il y suit notamment les cours du philosophe Alain (1868-1951), un professeur dont l’enseignement l’influence durablement. En 1925, Dupront est finalement reçu 25e au concours d’entrée de l’École normale supérieure, dans la même promotion que les historiens Henri-Irénée Marrou (1904-1977), cacique, Pierre Vilar et Jean Bruhat (1905-1983), reçu dernier – parmi leurs camarades de promotion, on trouve également les philosophes Jean Hyppolite (1907-1968) et Maurice Patronnier de Gandillac (1906-2006). La scolarité ulmienne est, naturellement, une longue course aux examens et aux diplômes. Élève normalien de 1925 à 1929, Dupront a hésité, sans doute sous l’influence d’Alain, entre l’histoire et la philosophie. Après une licence de philosophie commencée en khâgne et obtenue en 1926 avec le quatrième certificat, celui de psychologie, suivie d’une licence d’histoire-géographie en 1927, Dupront passe son diplôme d’études supérieures en 1928 avec un mémoire intitulé L’exégèse comparatiste au dix-septième siècle : Pierre-Daniel Huet. Dupront est ensuite reçu major au concours de l'agrégation d'histoire de 1929. Après un service d’officier effectué en compagnie de Pierre Vilar à Saint-Maixent, Dupront séjourne ensuite à l'Ecole française de Rome de 1930 à 1932. Il soutient son doctorat d'Etat en Sorbonne en 1956.

Parcours professionnel hors EPHE

De 1932 à 1941, Alphonse Dupront a dirigé l'Institut français de hautes études en Roumanie (Bucarest). De 1941 à 1956, il a enseigné à l'Université de Montpellier, d'abord comme chargé de cours, de 1941 à 1945, puis comme maître de conférences, de 1945 à 1956. De 1956 à 1976, il a été professeur d'histoire moderne à la Sorbonne et président de la nouvelle Université de Paris IV de 1970 à 1976.

 

Domaines de recherches

Les recherches d'Alphonse Dupront se sont essentiellement inscrites dans le champ de l'histoire de la psychologie collective, de l'iconologie et de l'anthropologie religieuse de l'Occident.

Publications principales

1930, Pierre-Daniel Huet et l’exégèse comparatiste au XVIIe siècle, Paris, Leroux.

1951, « Histoire et paix », Revue historique, t. ccvi, p. 29-66.

1959, « Histoire de la psychologie collective et vie du temps », Encyclopédie française, t. xx, Le monde en devenir (histoire, évolution, prospective), dir. Pierre Renouvin et Gaston Berger, Paris, Société de gestion de l’Encyclopédie française, p. 20.08.2-20.10.1.

1965, « De l’acculturation », XIIe Congrès international des sciences historique. Rapports, vol. 1, Grands thèmes, Horn-Vienne, F. Berger und Söhne, p. 7-36.

1966, L’acculturazione. Per un nuovo rapporto tra ricerca storica e scienze umane, préf. et trad. italienne Corrado Vivanti, Turin, Einaudi.

(dir.), 1985, Saint-Jacques de Compostelle. Puissances du pèlerinage, Turnhout, Brepols.

1987, Du Sacré. Croisades et pèlerinages. Images et langages, Paris, Gallimard.

1995 [1954-1959], avec Paul Alphandéry, La Chrétienté et l’idée de croisade, Paris, Albin Michel.

1997, Le mythe de croisade, 4 vol., Paris, Gallimard.

2001, Genèses des Temps modernes. Rome, les Réformes et le Nouveau Monde, éd. Dominique Julia et Philippe Boutry, Paris, Hautes Études-Gallimard-Le Seuil.

2003, La Chaîne vive. L’Université, école d’humanité, Paris, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne.

Volumes d'hommage

François Crouzet et François Furet (dir.), L’Europe et son histoire. La vision d’Alphonse Dupront, Paris, Presses Universitaires de France, 1998.

Présence d’Alphonse Dupront, Le débat, 99, 1998.

Mythe, histoire, croisade. Autour d’Alphonse Dupront, Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, cxxiv/1, 2012.

Publications au sujet de la personne

Sylvio Hermann De Franceschi, 2011, « L’irruption de l’événement dans le temps de l’Histoire. Rythmique événementielle et longue durée selon Alphonse Dupront (1905-1990) », Revue historique, cccxiii/3, p. 611-636.

Sylvio Hermann De Franceschi, 2012, « L’événement, la liberté et le concret. Alphonse Dupront dans le contexte intellectuel du second après-guerre », Storia della storiografia, lxi/1, p. 11-39.

Sylvio Hermann De Franceschi, 2012, « L’intensité de l’événement dans la longue durée du mythe. Le Mythe de croisade d’Alphonse Dupront (1905-1990) et sa contribution au débat sur l’histoire événementielle », Histoire, Économie et Société. Époques moderne et contemporaine, xxxi/3, p. 85-112.

Sylvio Hermann De Franceschi, 2012, « Pourquoi des historiens en temps de détresse ? Alphonse Dupront (1905-1990) face au positivisme historiographique : événement et causalité », Francia. Forschungen zur Westeuropäischen Geschichte, 39, p. 305-329.

Sylvio Hermann De Franceschi, 2012, « L’historien et le piège du mouvement rétrograde de la vérité historique. Les deux sources bergsonienne et péguyste de la réflexion d’Alphonse Dupront (1905-1990) », Mythe, histoire, croisade. Autour d’Alphonse Dupront, Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, cxxiv/1, p. 25-44.

Sylvio Hermann De Franceschi, 2014, « Benedetto Croce. Résonances historiographiques : Federico Chabod et Alphonse Dupront », Historiens des idées politiques, Revue française d’histoire des idées politiques, 40, p. 265-283.

Sylvio Hermann De Franceschi, 2014, Les intermittences du temps. Lire Alphonse Dupront, préf. D. Julia, Paris, Éditions de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, 398 p. (En temps & lieux, 53).

Dominique Julia, 2012, « Alphonse Dupront : une conception hégélienne de l’histoire ? », Mythe, histoire, croisade. Autour d’Alphonse Dupront, Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, cxxiv/1, p. 5-16.

Auteur de la notice
Sylvio Hermann De Franceschi
Mise à jour
 le 24 mars 2018 - 18:29