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Paul Masson-Oursel
Paul Masson-Oursel
Nom Masson-Oursel
Prénom Paul
Naissance Paris (05 septembre 1882)
Décès Paris (18 mars 1956)
Sections
Sciences religieuses
Statuts et fonctions
Directeur d'études
Direction d'études
Religions de l'Inde (juin 1927 à octobre 1953)
Maîtrise de conférences
Religions de l'Inde (juin 1919)
Date charge de conférences
juin 1919
Origines familiales

Inconnues. Il est à noter que Paul Masson-Oursel, son épouse et leur fils cadet ont été terriblement affectés par la mort tragique de leur fils aîné, raflé par la Gestapo à sa sortie du maquis tandis qu'il se destinait à rendre visite à ses parents. Mme Masson-Oursel et leur fils cadet moururent en 1953. Paul Masson-Oursel lui-même fut arrêté puis retenu prisonnier par les Allemands; « Paul Masson-Oursel […] revint de détention très débilité et les pieds gelés. » (Olivier Lacombe, « Paul Masson-Oursel (1882-1956) », Annuaire de l'EPHE, Section des sciences religieuses, 1957-1958, p. 21).

Études et formations

1906 : Agrégation de philosophie

1923 : Doctorat ès Lettres, avec une thèse intitulée La philosophie comparée

Selon sa propre notice nécrologique (voir ci-dessous) et selon d'autres sources, Paul Masson-Oursel eut pour maîtres Henri Bergson et André Lalande en philosophie, Émile Durkheim, Marcel Mauss et Lucien Lévy-Bruhl en sociologie, Alfred Foucher et Sylvain Lévi en études indiennes, Édouard Chavannes en sinologie, Pierre Janet en psychologie.

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Chargé de conférence suppléant (d'Alfred Foucher) (1919-1920)

Directeur d'études (1927), chaire Religions de l'Inde, qu'il occupe avec Sylvain Lévi et Alfred Foucher

Autres activités

Secrétaire de la direction de la Revue Philosophique de la France et de l'Étranger (1918), alors dirigée par Lucien Lévy-Bruhl, il en prend la direction, avec Émile Bréhier, à la mort de Lévy-Bruhl en 1939.

Directeur du mensuel La Psychologie et la Vie à l'institut Pelman

Collaborateur à l'Année Psychologique

Collaborateur à Psyché

Président de la Société française de psychologie (1939)

Domaines de recherches

Paul Masson-Oursel est souvent considéré comme le fondateur de la philosophie comparée, qu'il étudiait en quête des déterminations structurales de l'esprit humain, et convaincu d'une évolution de ce dernier selon des moments successifs et nécessaires – ainsi d'un stade sophistique, d'un stade scolastique, etc. De formation et d'horizons très multiples, Masson-Oursel avait la réputation d'une culture étourdissante qui le disposait à évoquer avec presque autant d'autorité et un égal bonheur l'Inde, la Chine et la Grèce anciennes. Ses recherches ont porté pour l'essentiel sur la philosophie indienne, la mystique et la psychologie comparées.

Paul Masson-Oursel, « Pour servir à ma nécrologie » (novembre 1952 :

« Né à Paris, le 5 septembre 1882.

Ma tâche a été l’aboutissement de ma formation.

J’ai eu pour maîtres, en philosophie Bergson, en psychologie Pierre Janet, en sociologie Lévy-Bruhl, Durkheim, Mauss. J’ai recueilli l’enseignement d’Alfred Foucher, qui m’a introduit à l’indianisme, en parallèle avec l’hellénisme, et de Sylvain Lévi, qui incarnait l’indianisme total. Mais j’ai voulu faire de la sociologie auprès de Chavannes pour situer la Chine relativement à la Grèce et à l’Inde. J’ai débuté en étudiant quelques logiciens chinois, parallèles aux sophistes grecs.

J’abordais ainsi psychologie et philosophie par des voies qui mènent loin, trop ignorées des philosophes et des psychologues. L’étude comparée du vocabulaire philosophique sanskrit d’une part, chinois de l’autre, fut l’enseignement de prédilection, mais la référence à l’Occident est toujours indispensable.

Il faut aussi confronter mots et pensées avec les mœurs, donc joindre la sociologie selon Mauss, Leenhardt, Griaule. Telles seraient les bases internes de l’humanisme.

J’ai fait sur le tard de l’enseignement, pensant que je devais peut-être regretter de n’avoir pas commencé par là. J’ai voulu atteindre l’humain au stade scolaire (cours de Philosophie à Sainte-Barbe) et ne pas trop ignorer les différents âges, les diverses conditions humaines (documentation par le Pelmanisme, “pédagogie des adultes”). Il faut éviter le livresque, le doctrinal. J’ai été conseiller pédagogique et moral à la suite de Sénèque et des confesseurs, pour confronter au réel théorie et systèmes. Ma production s’est ralentie, mon enseignement oral s’est affermi et confirmé par des applications pratiques. La mystique comparée est façon d’étudier “positivement” les métaphysiques.

Je conçois maintenant une formation de l’homme plus intégrale et réaliste que celle que l’on m’a enseignée. Il n’y aura pacification entre les humains, si divers par leurs sociétés que lorsque l’étude comparative, assouplie et généralisée, leur permettra de se rencontrer sans se haïr, mais s’en ignorant moins. J’ai des disciples américains, notamment à l’Université d’Honolulu, qui espèrent en plus de justice grâce à la confrontation des façons de penser, tellement disparates. »

Publications principales

Livres (sélection)

Esquisse d’une histoire de la philosophie indienne, Paris : Geuthner, 1923.

La philosophie comparée, Paris : Alcan, 1923 (traduction anglaise : Comparative Philosophy, Londres, 1926)

L’Inde antique et la civilisation indienne, Paris : Albin Michel, 1933 (en collaboration avec Philippe Stern et Mme de Willman-Grabowska).

La philosophie en Orient, Paris, 1938.

Le fait métaphysique, Paris : Presses Universitaires de France, 1941.

L'autorité en marche, Paris, 1948

La pensée en Orient, Paris, 1949.

Le yoga, Paris : Presses Universitaires de France (Collection « Que sais-je ? » n° 643), 1954.

La morale et l'histoire, Paris, 1955.

Articles (sélection)

« Objet et méthode de la philosophie comparée », Revue de Métaphysique et de Morale, juillet 1911, p. 561-568.

« Esquisse d’une théorie comparée du sorite », Revue de Métaphysique et de Morale, novembre 1912, p. 810-824.

« La sophistique », Revue de Métaphysique et de Morale, mars(?) 1916, p. 343-362.

« Études de logique comparée. Évolution de la logique indienne », Revue Philosophique de la France et de l’Étranger 83 (1917), p. 453-469.

« Études de logique comparée. Confrontations et analyse comparative » Revue Philosophique de la France et de l’Étranger 85 (1918), p. 148-166.

« La scolastique, Étude de philosophie comparée », Revue Philosophique de la France et de l’Étranger 90 (1920), p. 123-141.

Publications au sujet de la personne

Pierre-Maxime Schuhl, « Paul Masson-Oursel », Revue Philosophique de la France et de l'Etranger 2 (1956), p. 168-177.

Olivier Lacombe, « Paul Masson-Oursel (1882-1956) », Annuaire de l'École Pratique des Hautes Études (1957-1958), p. 19-23.

Henri Pieron, « Paul Masson-Oursel », L'Année psychologique (1956), p. 644.

Sites internet référents
Auteur de la notice
Vincent Eltschinger
Mise à jour
 le 21 février 2018 - 13:38