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Nom Aigle
Prénom Denise
Naissance Neuilly-Sur-Seine (France) (02 août 1943)
Sections
Sciences religieuses
Statuts et fonctions
Directrice d'études
Direction d'études
Anthropologie religieuse de l'Orient musulman médiéval
Maîtrise de conférences
Anthropologie du monde musulman
Distinctions
Chevalier dans l'Ordre des Palmes académiques (01 janvier 2015)
Prix Saidi-Sirjani de l’International Society for Iranian Studies (2016)
Honorary Member of Middle East Medievalists
Laboratoire
Monde iranien (CNRS)
Études et formations

En 1968, Denise Aigle reçoit le Premier prix d'Histoire de la musique (Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, classe Norbert Dufourcq). En 1987, elle obtient un diplôme unilingue de langues et civilisations orientales en arabe littéral (INALCO) et un diplôme unilingue de langues et civilisations orientales en persan (INALCO). L'année suivante, elle obtient une licence de persan (Paris 3, Sorbonne nouvelle). En 1989, elle obtient un DEA en Sciences politiques (IEP, Paris) et en 1990, une licence d'arabe littéral (Paris 3, Sorbonne nouvelle). En 1990, Denise Aigle obtient un DEA en Études iraniennes (Paris 3, Sorbonne nouvelle) et en 1998, un certificat supérieur de syriaque (Institut catholique de Paris). En 2004, elle est habilitée à diriger des recherches (Université d'Aix-en-Provence).

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Maître de conférences de 1995 à 2006.

Directeur d'études de 2006 à 2011.

Denise Aigle a été membre de la commission scientifique de la Section des sciences religieuses de 2007 à 2011. Elle est depuis 2011 directeur d'études émérite.

Parcours professionnel hors EPHE

De 1992 à 1995, Denise Aigle est chargée de cours à l'INALCO (enseignement de l'histoire). Elle est membre statutaire de l'UMR "Monde iranien" (CNRS-Paris 3-EPHE-INALCO) de 1995 à 2001, membre nommée du Conseil de laboratoire de l'UMR "Monde iranien" (CNRS-Paris 3-EPHE-INALCO) de 1998 à 2001. Depuis 2001, elle est membre statutaire de l'UMR "Orient et Méditerranée" (CNRS-Paris 1-Paris 4-EPHE). De 2001 à 2005, elle a été chercheur à l'IFPO/Damas (détachement de l'EPHE au MAE) et de 2006 à 2010, Denise Aigle a été membre nommée du Conseil inter-laboratoire de l'UMR "Orient et Méditerranée" (CNRS-Paris 1-Paris 4-EPHE).

Autres activités

De 1967 à 1984, Denise Aigle a été musicienne à l'Orchestre Philarmonique de Lorraine. Elle a été professeur d'Histoire de la musique au Conservatoire National de Région de Metz de 1971 à 1984.
De 1972 à 1984, Denise Aigle a été membre du Groupe instrumental du Centre Européen de Musique Contemporaine (chargée de l'animation en milieu scolaire).

Domaines de recherches

Le point d’ancrage des recherches de Denise Aigle est le monde iranien médiéval à l’époque ilkhanide. L’orientation de ses travaux doit beaucoup à Jean Aubin, dont on connaît l’intérêt pour l’étude des contacts interculturels ainsi que pour le rôle social des cheikhs soufis.  
La littérature hagiographique, véritable document d’histoire sociale, fait l’objet des investigations de Denise Aigle sur les saints hommes iraniens. Ce genre littéraire rapporte nombre de dialogues et de situations, en apparence anecdotiques, qui permettent de saisir une réalité plus profonde. Les paroles des acteurs de ces récits véhiculent des images et des symboles qui inscrivent leurs actions dans un système de pensée. Les ressources de ce genre littéraire permettent de rendre compte de la manière dont les relations humaines et les événements étaient perçus par les acteurs de ces récits.
Le cœur des recherches de Denise Aigle porte sur les Mongols. Elle s’intéresse aux mécanismes de la domination de ce peuple nomade non musulman sur un pays sédentaire comme l’Iran, en prenant l’exemple d’une riche région méridionale, le Fārs (Peters, 2005). En effet, l’histoire locale est le cadre naturel de l’analytique historique. Elle se livre à une étude des relations complexes entre les différents acteurs au niveau local et à la cour des Ilkhans. Elle pose la question de la nature changeante de l’administration mongole dans la durée, en passant à travers le filtre de la conversion des Ilkhans à l’islam. Denise Aigle montre les intérêts communs qui existaient entre la classe bureaucratique du centre et celle de la périphérie. Le factionnalisme de la cour entrainait la montée et la chute de clans successifs dans lesquels les bureaucrates souffraient le même destin que leurs patrons. Elle a également cherché à évaluer dans quelle mesure la période mongole a été un moment important dans l’histoire de l’Orient musulman et de l’Occident latin en matière de découverte et de représentations de l’autre. Les correspondances diplomatiques échangées entre les Ilkhans, les sultans mamelouks et l'Occident latin véhiculent des concepts tels le "mandat du Ciel" des Mongols et le jihad mené au nom de l'islam. Elles font l'objet d'une analyse anthropologique. DA s’est attachée à étudier l’évolution des mythes, comme par exemple, l’intégration de Gengis Khan à l’islam à travers les réinterprétations de sa légende d’origine, telle qu’elle est narrée dans l’Histoire secrète des Mongols. Elle étudie, en examinant un grand nombre de sources (mongoles, islamiques, chrétiennes), le mythe de la « Loi mongole » (yāsā), les dispositions politiques mongoles qui furent perçues par les musulmans comme une loi, contraire à la charia, qui aurait été imposée aux musulmans.

Publications principales

- Le Fārs sous la domination mongole (XIIIe-XIVe s.). Politique et fiscalité, Leuven, Peeters, 2005, 247 p.
- The Mongol Empire Between Myth and Reality. Historic Anthropoligical Studies, Leyde, Brill, 2015, xv + 393 p.
- Miracle et karāma. Hagiographies médiévales comparées 2, D. Aigle (dir.), Turnhout, Brepols, 2000, 690 p.
- Les autorités religieuses entre charisme et hiérarchie. Approches comparatives, D. Aigle (dir.), Turnhout, Brepols, 2011, 303 p.
- Le Bilād al-Šām face aux mondes extérieurs. La perception de l’Autre et la représentation du souverain, D. Aigle (dir.), Beyrouth, Ifpo, 2012, 425 p., in 4°.
- Figures de Moïse, D. Aigle et F. Briquel Chatonnet (dir.), Paris, De Boccard, 2015, 403 p.
- « Le ‘grand yasa’ de Gengis-khan, l’empire, la culture mongole et la sharī‘a », Journal of the Economic and Social History of the Orient, 47/1, 2004, p. 31-79.
- « The Letters of Eljigidei, Hülegü and Abaqa: Mongol Overtures or Christian Ventriloquism? », Inner Asia, 7/2, 2005, p. 143-162.
- « Bar Hebraeus et son public, à travers ses chroniques en arabe et en syriaque », Le Muséon, 118/1-2, 2005, p. 83-106.
- « Les inscriptions de Baybars dans le Bilād al-Šām. Une expression de la légitimité du pouvoir », Studia Islamica, 96, 2003 [2006], p. 87-115.
- « La légitimité islamique des invasions de la Syrie par Ghazan Khan », Eurasian Studies, 5/1-2, 2006, p. 5-29.
- « The Mongol invasions of Bilād al-Shām by Ghāzān Khān and Ibn Taymiyya’s three ‘anti-Mongol’ fatwas », Mamluk Studies Review, 11/2, 2007, p. 89-120.
- « De la “non négociation” à l’alliance inaboutie. Réflexions sur la diplomatie entre les Mongols et l’Occident latin », Oriente moderno, LXXXVI/1, 2008, p. 395-436.
- « Les correspondances adressées par Hülegü au prince ayyoubide de Syrie, al-Malik al-Nāṣir Yūsuf. La construction d’un modèle », in Pensée grecque et sagesse d’Orient. Hommages à Michel Tardieu, M.-A. Moezzi, J.-D. Dubois, C. Jullien et F. Jullien (dir.), Turnhout : Brepols, 2010, p. 1-21.
- « L’intégration des Mongols dans le rêve eschatologique médiéval », in Miscellanea Asiatica. Festschrift in Honour Françoise Aubin, D. Aigle, I. Charleux, V. Goossaert et R. Hamayon (éd.), Sankt Augustin : Institut Monumenta Serica, 2011, p. 687-718.
- « Les invasions de Ġāzān Ḫān en Syrie. Polémiques sur sa conversion à l’islam et la présence de chrétiens dans ses armées », in Le Bilād al-Šām face aux mondes extérieurs. La perception de l’Autre et la représentation du souverain, D. Aigle (dir.), Beyrouth : Ifpo, 2012, p. 293-323.
- « La figure de Moïse dans quelques textes mystiques persans », dans Figures de Moïse, D. Aigle et F. Briquel Chatonnet (dir.), Paris : De Boccard, 2015, p. 321-350.
- « ‘Aṭṭār’s Tazkirat al-awliyā’ and Jāmī’s Nafaḥāt al-uns: Two visions of sainthood », Oriente moderno, 96/2, 2016, p. 271-375.

Auteur de la notice
Denise Aigle
Mise à jour
 le 05 décembre 2017 - 23:52