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Nom Geoltrain
Prénom Pierre
Naissance Poissy (06 août 1929)
Décès Paris (29 mai 2004)
Sections
Sciences religieuses
Statuts et fonctions
Directeur d'études
Direction d'études
Origines du christianisme (septembre 1972 à août 1997)
Laboratoire
CERL
Études et formations

Après des études littéraires à la Sorbonne, il s’oriente vers la théologie protestante à la Faculté libre de Paris. Il poursuit sa formation doctorale à l’Université de Strasbourg en se spécialisant dans l’étude du christianisme primitif et du judaïsme ancien et soutient en 1967 une thèse sur Le quatrième livre d’Esdras, qui servira de base à la traduction commentée qu’il en donnera à la demande d’André Dupont-Sommer pour les Écrits intertestamentaires dans la Bibliothèque de la Pléiade (Paris, 1987).

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Pierre Geoltrain entre à l’EPHE (section des Sciences religieuses) en 1968 comme chargé de conférences, puis maître de conférences, et en 1972 il est nommé directeur d’études pour succéder à Oscar Cullmann à la direction d’études « Origines du christianisme ». Il sait associer à son enseignement des chercheurs comme Francis Schmidt et Jean-Claude Picard, avec qui il crée en 1978 le Centre d’Analyse historique du judaïsme et du christianisme dans les sociétés anciennes (CANAL), mais aussi Alain Desreumaux, Jean-Daniel Dubois, puis Simon Claude Mimouni, qui lui succédera à l’EPHE.

Pierre Geoltrain a été vice-président de l’EPHE.

Parcours professionnel hors EPHE

Chargé de recherches au CNRS avant son élection à l'EPHE

Membre du comité national du CNRS.

Autres activités

Parallèlement à sa carrière universitaire, Pierre Geoltrain prend des responsabilités dans la Fédération Protestante de France comme président des Équipes de recherche biblique, où il montre un grand souci de diffuser, outre les résultats de l’exégèse classique, les approches plus contemporaines de la lecture des textes bibliques. Il apporte aussi son concours à l’Institut protestant de théologie, dont il est membre du Conseil. Enfin il participe activement à la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) comme membre du Comité d’édition pour le Nouveau Testament, et comme traducteur de l’Évangile de Marc, des Épîtres aux Romains, aux Corinthiens et aux Thessaloniciens.

Domaines de recherches

Tout en demeurant spécialiste du Nouveau Testament, Pierre Geoltrain élargit rapidement son domaine d’enseignement et de recherche aux littératures non-canoniques du christianisme primitif. Il fonde en 1981, avec le CANAL et des collègues de Suisse romande, l’Association pour l’Étude de la Littérature Apocryphe Chrétienne, dont une réalisation essentielle sera la mise en place dans le Corpus christianorum édité par Brepols d’une Series apocryphorum consacrée aux écrits apocryphes chrétiens, puis en 1990 chez le même éditeur Apocrypha, une revue internationale des littératures apocryphes. Il dirige la publication dans la Bibliothèque de la Pléiade des Écrits apocryphes chrétiens, avec François Bovon (volume 1, Paris, 1997) et Jean-Daniel Kaestli (volume 2, Paris, 2005).

L’apport de Pierre Geoltrain à ses domaines d’étude, outre une vaste érudition et une grande finesse dans l’analyse, se caractérise par une ouverture à des problématiques qui renouvellent l’interprétation des textes fondateurs et l’histoire religieuse. C’est ainsi qu’il s’inspire de la sémiotique structurale formalisée par A.J. Greimas, mais aussi de la sémiologie littéraire de Roland Barthes ; plus tard il se tournera vers une lecture anthropologique de l’émergence du christianisme, évoquant en particulier une « captation d’héritage » par rapport au judaïsme. Il insiste ainsi sur la pluralité de la démarche herméneutique, qui doit s’appuyer sur un dialogue entre les disciplines. Sans chercher à faire de disciples, il a eu par son ouverture d’esprit et son écoute de l’autre une influence séminale sur toute une génération d’étudiants et de chercheurs.

Publications principales

Direction d'ouvrages

Aux origines du christianisme, Paris, 2000 (Folio-Histoire) [« Les origines du christianisme : comment en écrire l’histoire », p. I-LVII].

– Avec F. Bovon, Écrits apocryphes chrétiens, vol. I, Paris, 1997 (Pléiade).

– Avec J.-D. Kaestli, Écrits apocryphes chrétiens, vol. II, Paris, 2005 (Pléiade).

Articles

– « Esséniens et Hellénistes », Theologische Zeitschrift 15 (1959), p. 136-145.

– « La contemplation à Qoumrân et chez les Thérapeutes », Semitica 9 (1959), p. 49-57.

– « Le traité de la Vie contemplative de Philon d’Alexandrie », Semitica 10 (1960), 67 p.

– avec A. Caquot, « Notes sur le texte éthiopien des ‘Paraboles’ d’Hénoch », Semitica 13 (1963), p. 31-54.

– « Le Juste dans les Paraboles d’Hénoch », Étude de littérature intertestamentaire en reconnaissance à M. A. Dupont-Sommer, Strasbourg, 1972, 40 p.

– « Quelques lectures juives et chrétiennes des premiers versets de la Genèse, de Qumran au Nouveau Testament », In Principio, Interprétations des premiers versets de la Genèse, Paris, 1973, p. 47-60.

– avec F. Schmidt, « Pour une histoire des idéologies juives et chrétiennes antiques », in F. Châtelet (éd.), Histoire des idéologies, vol. I : Les mondes divins jusqu’au VIIIe siècle, Paris, 1978, p. 213-255.

– « Distanciation et appartenance : la notion de texte. Analyse d’un texte de Paul Ricoeur », A.J. Greimas – E. Landowski (éd.), Analyse du discours en sciences sociales, Paris, 1979, p. 169-176.

– « Paul et le destin du paulinisme », in E. Lessing (éd.), Saint Paul, Paris, 1980, p. 241-260.

– avec J. Delorme, « Le discours religieux », in J.-C. Coquet (éd.), Sémiotique. L’École de Paris, Paris, 1982, p. 103-117.

– « Quatrième Livre d’Esdras », in A. Dupont-Sommer – M. Philonenko (éd.), La Bible. Écrits intertestamentaires, Paris, 1987 (Pléiade), p. 1393-1470.

– avec J.-C. Picard et A. Desreumaux, « Apocrypha, Le champ des Apocryphes » et « La Fable pour tout dire », Apocrypha 1 (1990), La Fable apocryphe, t. I, p. 3-6 et 7-12; « La fable, du texte à l’image », Apocrypha 2 (1991), La Fable apocryphe, t. II, p. 11-16.

– « Remarques sur la diversité des pratiques discursives apocryphes, le cas de 5 Esdras », Apocrypha 2, (1991), La Fable apocryphe, t. II, p. 17-30.

– « Abraham notre Père et le problème de la filiation » et « Qoumrân. Anthropologie d’un site », Canal-infos, 7, 1991, p. 11-23 et 24-27.

– « Le judaïsme en sa diversité », « De Jean-Baptiste à Jésus » et « La gnose et les écrits chrétiens », in A. Houziaux (éd.), Jésus, de Qumrân à l’Évangile de Thomas, Paris, 1999, p. 41-48, 59-76 et 144-149.

– « Le Roman pseudo-clémentin depuis les recherches de O. Cullmann », in S. C. Mimouni – S. Jones (éd.), Le judéo-christianisme dans tous ses états, Paris, 2001, p. 31-38.

Volumes d'hommage

 - Simon C. Mimouni (éd.), Apocryphité. Histoire d’un concept transversal aux Religions du Livre. En hommage à Pierre Geoltrain, Turnhout : Brepols, 2002 (BEHE-SR 113).

- Simon C. Mimouni et Isabelle Ullern-Weité (éd.), Pierre Geoltrain ou Comment « faire l’histoire » des religions ? Le chantier des « origines », les méthodes du doute, et la conversation contemporaine entre les disciplines, Turnhout : Brepols, 2006 (BEHE-SR 128).

Auteur de la notice
Philippe de Robert et Simon C. Mimouni
Mise à jour
 le 12 janvier 2019 - 09:23