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Michel Fleury devant Notre-Dame, 1969
Nom Fleury
Prénom Michel
Naissance Paris (17 novembre 1923)
Décès Paris (18 janvier 2002)
Sections
Sciences historiques et philologiques
Statuts et fonctions
Directeur d'études
Président de l'EPHE
Président de section
Direction d'études
Histoire de Paris (septembre 1958 à mai 1992)
Distinction (1977)
Études et formations

Études au lycée Henri IV
Élève à l’Ecole nationale des chartes, 1944-1948
Diplôme d'archiviste-paléographe avec une thèse sur le bailliage d'Amiens aux XIIIe et XIVe siècles (1948)

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

Élu directeur d’études en 1958, Michel Fleury a administré la IVe section comme secrétaire de 1961 à 1974, puis comme président de 1974 à 1988. Il la laissa en plein essor, avec vingt directions d’études supplémentaires, des locaux, des crédits en nette augmentation, plus d’une centaine d’ouvrages nouveaux parus dans ses collections, un annuaire devenu une vraie publication scientifique et, surtout, une réputation nationale et internationale retrouvée. Il fut également président de l'École de 1980 à 1983.

Parcours professionnel hors EPHE

D'abord conservateur aux archives de la Seine (1949-1958), Michel Fleury devint en 1955 inspecteur des fouilles archéologiques de la Ville de Paris, secrétaire puis Vice-président Secrétaire général de la Commission du Vieux Paris (1955-2002). De 1965 à 1983, il fut également directeur des antiquités historiques d'Île-de-France (1965-1983). Dès1955 il dirigea ses premiers chantiers, explorant le cimetière gallo-romain de la rue Pierre Nicole et la nécropole mérovingienne de Saint-Marcel. Deux ans plus tard, André Piganiol fit appel à lui pour diriger les fouilles de la basilique Saint-Denis. La découverte et  l’identification de la tombe de la reine Arégonde, femme de Clotaire Ier, en est le résultat le  plus spectaculaire, mais c’est loin d’être le seul : son ouvrage publié en 1998, Les trésors mérovingiens de la basilique de Saint-Denis, apporte sur beaucoup d’autres points une contribution essentielle à la connaissance de la civilisation mérovingienne. Parmi les autres chantiers importants, on peut citer celui du parvis Notre-Dame, qui aboutit à la plus grande crypte archéologique conçue et réalisée jusqu'alors en Europe, et celui de la Cour Carrée du Louvre, mené en collaboration avec Venceslas Kruta. On peut encore rappeler les découvertes de Bercy, d'importance primordiale pour la connaissance du site parisien aux temps protohistoriques et le sauvetage, dans des conditions difficiles, d’une grande partie de l’aqueduc gallo-romain et de celui de Marie de Médicis.

Comme secrétaire de la Commission du Vieux Paris, il publia plusieurs centaines de communications dans des procès-verbaux dont il a assuré la rédaction de 1955 jusqu’à sa mort et, par son action, il préserva la capitale de nombreuses actes de vandalisme. C’est ainsi qu’il put éviter la destruction de quartiers entiers en recensant et en publiant systématiquement tous les éléments anciens (notamment le quartier des Halles).

Domaines de recherches

L’action de Michel Fleury en faveur du patrimoine parisien ne peut être séparée de son activité de chercheur. Elle était en effet fondée sur de solides études historiques, comme l’illustre la publication, sous sa direction, du Dictionnaire par noms d'architectes des constructions élevées à Paris aux XIXe et XXe siècles. Comme les grands historiens de Paris de l’Ancien Régime, Sauval et Jaillot, dont il a réédité les œuvres, et l’abbé Lebeuf, il a recherché méthodiquement les sources écrites et les données archéologiques susceptibles d’éclairer le passé de la capitale et les a confrontées, ne négligeant aucune époque. C’est ainsi, en s’appuyant sur une analyse serrée des sources écrites, qu’il put confirmer ce que plusieurs chantiers de fouilles avaient laissé entrevoir, à savoir que la ville du Bas-Empire ne s’était pas entièrement repliée dans la Cité mais avait reconquis la rive gauche. Il établit aussi que c’est seulement à la fin du IXe siècle, après le Grand Siège de 885-886, et non dès l’époque mérovingienne, que se fit le basculement de Paris sur la rive droite. Il put encore attribuer au règne de Childebert Ier la cathédrale mérovingienne dont il avait découvert les substructions. Il appliquait les mêmes méthodes à des périodes plus récentes, consacrant des études à l’examen des écrits de Sauval, des recueils de Louis Normand, des Mémoires du préfet Chabrol ou encore des contrats passés par Haussmann pour imposer une unité architecturale dans les nouveaux quartiers de Paris.

Michel Fleury n’était pas l’homme des systèmes abstraits et des théories aventureuses. Ses idées, souvent novatrices, ne reposent jamais sur des conjectures, mais sur des faits dûment constatés et interprétés avec la plus grande rigueur. Ainsi, son article Paris, croissance d’une capitale du Bas-Empire au début du XIIIe siècle, paru en 1961, reste un texte de référence, comme tous ceux qu’il a écrits par la suite. La bibliographie donnée en annexe du recueil que lui avaient offert ses amis en 1994, Si le roi m’avait donné Paris sa grand’ville, en recensait déjà plus de cinq cents.

Publications principales

Des registres paroissiaux à l’histoire de la population : manuel de dépouillement et d’exploitation de l’état civil ancien, Paris, 1956 (avec Louis Henry).

« Paris, du Bas-Empire au début du XIIIe siècle », dans Paris, croissance d’une capitale, Paris, 1961, p 73-93.

Richesse d’art du quartier des Halles, maison par maison, Paris, 1967 (avec Jean-Pierre Babelon et Jacques de Sacy).

La Commission du Vieux Paris et le patrimoine de la Ville, Paris, 1980.

Petit atlas pittoresque des quarante-huit quartiers de la ville de Paris, 1834, par A.M. Perrot, Paris, 1987.

Point d’archéologie sans histoire, Zaharoff Lecture for 1986-1987, Oxford, 1988.

Dictionnaire par noms d’architectes des constructions élevées à Paris aux XIXe et XXe siècles, 1re série, 1876-1899, Paris, 1990-2003, 5 volumes (par Anne Dugast et Isabelle Parizet, sous la dir. de Michel Fleury).

Si le roi m’avait donné Paris sa grand’ville. Travaux et veilles de Michel Fleury, Paris, 1994.

Paris de Clovis à Dagobert, catalogue de l’exposition, Paris, Hôtel de Ville, salle Saint-Jean, octobre 1996-janvier 1997, Paris, 1996 (avec Dany Sandron et Guy-Michel Leproux).

 

Les trésors mérovingiens de la basilique de Saint-Denis, Nancy, 1998 (avec Albert France-Lanord).

 

Souvenirs d’Egypte du comte Chabrol de Volvic, Paris, 1998.

 

Cent ans d'histoire de Paris, l'œuvre de la Commission du Vieux Paris, catalogue de l’exposition, Paris, Hôtel de Ville, salle Saint-Jean, janvier-mars 1999, Paris, 1999 (avec Guy-Michel Leproux).

Le château du Louvre, Paris, 2000 (avec Venceslas Kruta).

Volumes d'hommage

Mélanges d'histoire de Paris à la mémoire de Michel Fleury, Paris : Maisonneuve et Larose, 2004.

Auteur de la notice
Guy-Michel Leproux
Mise à jour
 le 23 février 2018 - 23:03