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Nom Réville
Prénom Albert
Naissance Dieppe (04 novembre 1826)
Décès Paris (25 octobre 1906)
Sections
Sciences religieuses
Statuts et fonctions
Directeur d'études
Président de section
Direction d'études
Histoire des dogmes (janvier 1886 à octobre 1906)
Origines familiales

Fils de Jean-Auguste Réville (Luneray, 1794 - Dieppe, 1861), pasteur à Luneray puis à Dieppe, et de Magdeleine Aglaé Salmon. Il a deux sœurs et un frère. Caroline Réville († 1882) est restée célibataire ; Angelina († 1906) a épousé le pasteur Charles Morisse ; Henri († 1901) est pasteur à Luneray. 

Situation de famille

Marié. Père de Jean Réville.

Études et formations

Études de théologie protestante à la faculté de Genève (1844-1848), "thèse" de baccalauréat en théologie à Strasbourg : Sur l'exclusisme en matière de foi (1848).  

Parcours professionnel, responsabilité à l'EPHE

En janvier 1886 il est élu directeur d'études à la Ve section de l'EPHE, section dont il est le premier président (février 1886), jusqu'à sa mort. 

Parcours professionnel hors EPHE

Il se range du côté du libéralisme religieux (il a été le suffragant d'Athanase Coquerel fils à Nîmes en 1846). Après avoir succédé à son père comme pasteur de Luneray (fraction libérale) et avoir été consacré en 1849, il répond à l'appel de l'Église wallonne de Rotterdam et s'y installe en 1852, jusqu'à son retour en France au printemps 1873 (il a échoué dans sa candidature à la chaire d'hébreu à la Faculté de théologie de Montauban, en 1855, du fait de ses options théologiques). Il s'impose comme un champion du libéralisme religieux au moment où la querelle entre libéraux et "orthodoxes" (ou "évangéliques") coupe en deux les protestantismes français et européen. Adepte de l'école historico-critique, il collabore à la Revue de Strasbourg, devient un ami de Renan et, du côté hollandais, de la grande génération des théologiens Tiele, Kuenen, Scholten, qui accompagnent dans les années 1870 la transformation de leurs facultés de théologie protestante en facultés de sciences religieuses. À tous ces titres, Hollande, Écoles de Strasbourg et de Tubingen, il devient l'un des principaux importateurs en France des idées nouvelles dans le protestantisme européen, et son influence est importante ; vulgarisateur, il collabore également à la Revue des Deux Mondes. Il publie en 1860 des Essais de critique religieuse (Cherbuliez, 423 p.) ; l'année suivante, il traduit le Manuel d'histoire comparée de la philosophie et de la religion de J.H. Scholten (Treuttel et Wurtz, 1861) ; en 1863 il publie un Manuel d'instruction religieuse (Cherbuliez, 284 p.) ; en 1864, La Vie de Jésus de M. Renan devant les orthodoxies et devant la critique (Cherbuliez, 59 p.). Courant 1873, il rentre en France mais sans prendre de paroisse ; s'il continue de prêcher ici et là, il devient surtout un militant républicain à Dieppe : il est conseiller d'arrondissement (1874) et fondateur de L'Impartial, un journal républicain local. Son amitié avec Renan lui vaut probablement sa nomination de professeur d'histoire des religions dans la nouvelle chaire du Collège de France, créée à la suite d'une campagne de Maurice Vernes.

Autres activités

Invité des Hibbert Lectures en 1884. 

Président de la Commission d'organisation du Congrés international d'histoie des religions (Paris, 1900).

Domaines de recherches

Ses travaux portent principalement sur l'exégèse biblique et l'histoire du christianisme et sont presque tous antérieurs à sa période proprement universitaire. Au début des années 1880, avec ses postes au Collège de France et à l'EPHE, il se lance dans une histoire en partie mondiale des religions qui ne pouvait aboutir qu'à de la vulgarisation. Mais par ces chaires même, par son volume de Prolégomènes de l'histoire des religions (1881), il appartient pleinement à l'histoire de l'institutionnalisation des sciences religieuses en France. 

Publications principales

Prolégomènes de l'histoire des religions, Fischbacher, 1881

Histoire des religions, Fischbacher, 1883-1889 (I Les Religions des peuples non civilisés, 1883 - II Les Religions du Mexique, de l'Amérique centrale et du Pérou, 1885 - III La Religion chinoise, 2 vol. 1889)

Jésus de Nazareth. Études critiques sur les antécédents de l'histoire évangélique et de la vie de Jésus, Fischbacher, 1897

Engagements

Dreyfusard, mais pas immédiatement, comme il le rapporte avec honnêteté dans le petit livre Les Étapes d'un intellectuel. À propos de l'affaire Dreyfus (Stock, 1898, 135 p.). 

Publications au sujet de la personne

Hartwig Derenbourg - François Picavet. 1° Histoire de la Section. In : École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Rapport sommaire sur les conférences de l'exercice 1906-1907 et le programme des conférences pour l'exercice 1907-1908. 1906. p. 29-33.

Albert Réville. In memoriam, Angers, 1907, 59 p.

Jacques Marty, Albert Réville, sa vie, son œuvre, Cahors, Alençon, A. Coueslant, 1912, 200 p. 

Emma del Basso, La Genesi della religione nel pensiero di Albert Réville, Napoli, Athena, 1986, 117 p.

Notices biographique par Franck Storne dans André Encrevé (dir.), Les protestants, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 5, Beauchesne,1993, et dans François Laplanche (dir.), Les Sciences religieuses, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 9, 1996. 

Patrick Cabanel, « L'institutionnalisation des "sciences religieuses" en France, 1879-1908. Une entreprise protestante ? », BSHPF, 1994, 1, p. 33-80.

Auteur de la notice
Patrick Cabanel
Mise à jour
 le 21 février 2018 - 10:05